10
Un miracle ?
Extrait de la bible de Maciejowski, f° 24, détail.
Les derniers combats et la poursuite des mercenaires sont le théâtre d'exécutions sommaires.
L'accord conclu, chacun regagne sa position : les défenseurs se préparent à rendre la place tandis que la majorité des croisés s'apprête à lever le camp. Mais ce soir là, un orage violent met fin à cet automne sec : les citernes de Termes se remplissent à nouveau... De ce fait, Raimond de Termes revient sur sa parole.
Du côté des croisés, le moral est au plus bas, et l'essentiel de l'armée part. Simon de Montfort hésite. Il est prêt à lever le siège quand des soldats de Lorraine arrivent. Les combats reprennent alors et la cadence de tir des machines est importante. Ce choix s'avère payant. Dans la nuit du 22 au 23 novembre, les défenseurs tentent de s'échapper car ils sont malades : la dysenterie les touche.
Termes est pris !
Les croisés sont vainqueurs !
Nuit du 22 au 23 novembre 1210, dessin Lionel Duigou :
Les défenseurs de Termes, touchés par la dysenterie, choisissent la fuite. Les croisés alertés en interceptent un certain nombre. Les femmes, enfants, vieillards et blessés sont laissés dans le château. Il ne leur est pas fait de mal. Il semble qu'il n'y ait pas eu de bûcher d'hérétiques : ceux qui étaient présents ont apparemment pu s’échapper.
Le chroniqueur Pierre des Vaux de Cernay nous donne une explication toute orientée de la « miraculeuse » pluie qui s'abattit le soir précédant la reddition négociée de Termes : « La justice divine voulut et décida cet ajournement, comme la suite en donne des preuves certaines. Dieu, le très Juste Juge, ne voulut pas laisser partir, indemne et impuni, après tant de cruautés, celui qui avait fait à l'Eglise des torts si considérables... » (Il est bien question du seigneur Raimond de Termes ici...).
Bible de Maciejowski, f° 36
"La canso" nous donne la raison de la fuite des défenseurs :
« Puis un orage vint (que dieu m'aide, et la foi),
Qui tourna au déluge, et leur fin vint de là :
Car en vases et tonneaux chacun en prit pour soi,
On en pétrit le pain et on s'alimenta :
La maladie les prend, aucun ne sait où il va…
Ils décident alors de fuir, chacun pour soi »
La Canso, adaptation versifiée par Claude Marti.
Bible de Maciejowski, f° 15.
Raimond de Termes est fait prisonnier par un croisé chartrain. Il est enfermé dans une tour de la cité de Carcassonne jusqu'à la fin de ses jours, quelques années après. On ne sait pas exactement si sa femme et ses fils étaient présents, mais devenus adultes, on retrouve Olivier et Bernard en tant que combattants de la cause méridionale dans les années 1220.
10.
A miracle ?
Agreement
reached, each side returns to their respective positions and lots of
crusaders start preparations to leave. The following night there is a
magnificent thunderstorm and the castle's water tanks are
replenished. In the morning, Raimond of Termes goes back on his word
and refuses to hand over his fortress as agreed the day before.
The
spirit is very low on the crusaders side and most of the army has
left. Simon de Montfort hesitates; he is on the point of
leaving when soldiers from Lorraine arrive as reinforcements.
Fighting begins again and the relentless bombardment from the war
machines has a visible effect.
Their
mercilessness pays off because in the night of the 22/23 november,
the defenders, most of whom are now ill, attempt to flee. Dead rats
and germs have infected the water tanks, bringing illness and
weakening the defenders of Termes. The battle now start on the slopes
of the castle; some defenders are killed, others manage to flee and
some - like Raimond - are captured.
Termes
is taken! The crusaders are the victors!
10
¿Un milagro?
Concluido
el acuerdo, cada uno vuelve a su posición y muchos soldados se
preparan a abandonar el campo de los cruzados. Pero por la noche
estalla una tormenta y las cisternas del castillo vuelven a llenarse.
A la mañana siguiente, Raimundo rompe el pacto y se niega a entregar
la plaza, en contra de lo acordado.
Del
lado de los cruzados, los hombres están muy desanimados y la mayor
parte del ejército abandona el campo. Simón de Montfort vacila ;
está a punto de marcharse cuando llegan de refuerzo soldados de
Lorrena. Se reanudan los combates y se aumenta la cadencia de disparo
de las máquinas.
Su
porfía va a ser recompensada : en la noche del 22 al 23 de
noviembre, los défensores, víctimas de una epidemia, intentan
fugarse. Ratas muertas e inmundicias han contaminado las cisternas,
provocando la enfermedad y debilitación de los hombres.
En
los combates que se traban al pie del castillo, perecen muchos
defensores ; otros consiguen escaparse ; algunos, como
Raimundo, quedan presos.
¡Termes
ha caído! ¡Los
cruzados han vencido !